Cours du samedi 8 février 2014
Aujourd’hui, on faisait une séance de plat, puisque la
semaine dernière, c’était obstacle. Aujourd’hui, je monte Nina.
Nina… que d’émotions derrière la douceur de ce prénom, Nina,
Nina…
Nina, c’est une petite jument pie baie, 1.50 au garrot je
dirais à vue d’œil, toute fine, mais que de puissance se cache dans cette
petite carcasse !
Nina, quand on la monte, soit on adore, soit on déteste. Et
la première fois que je l’ai monté il y a quelques mois, j’ai détesté. Je m’en
rappelle encore comme si c’était hier, c’était un cours d’obstacle, donc déjà
les chocottes à l’idée de devoir sauter, mais en plus, de sauter avec une
jument que je n’avais jamais monté et dont pourtant j’avais été régalée de ses
réactions les plus diverses :
-
Nina ?
Elle charge les obstacles, tu as intérêt à bien t’accrocher !
-
Nina ?
Quand elle part au galop tu ne l’arrêtes plus
-
Nina ?
je l’adore trop trop, elle est trop trop bien, en plus elle va viiiiiiite !!!
Vite ??? mais je ne veux pas aller vite moi, je veux
rester en vie !
Et il faut dire que j’avais été témoin directement de la
tendance de la bête à embarquer ses cavaliers sur le plat, à l’obstacle,
traumatisant allégrement les débutants que nous sommes. Ce jour là, la tête
pleine de tous les avertissements, je n’ai pas pu monter dans un état d’esprit
serein, me voyant à terre et en morceau, et je pense que cela s’est ressenti
durant le cours, où, effectivement, j’étais tellement stressée que je faisais n’importe
quoi à l’obstacle, je n’arrivais effectivement pas à la ralentir une fois au
galop, sans parler de l’arrêter. Bref, un cours à ne pas garder dans les
annales.
Pendant quelques mois, j’ai quand même réussi à esquiver la
bestiole que ma monitrice s’entêtait à vouloir me faire monter (pour tout vous
dire, j’ai récupéré à chaque fois un cheval que j’appréciais, c’était tout
bénéf ! imaginez tomber de Charybde en Scylla, et échanger Nina pour l’autre
calamité des écuries ? ( oui, j’ai
trouvé pire que Nina), ). Enfin, jusqu’à
aujourd’hui, où j’ai vu mon nom écrit en toutes lettres dans la partie réservée
à la demoiselle.
Le jour était venu. A part que là, plus d’esquive possible.
Mais après quelques mois de monte régulière, j’ai acquis plus de bouteille, c’est
donc plutôt sereine que je suis allée la préparer. Longue séance de pansage et
de gratouilles, j’ai essayé d’appliquer les conseils de Véronique de Saint
Vaulry, de son livre Communiquer avec
son cheval (j’ai prévu de vous
faire bientôt un petit topo des livres que j’ai sur l’équitation).
C’est donc une jument plus à mon écoute qui m’a suivi
tranquillement dans le manège.
Depuis quelques cours maintenant, une fois dans le manège, j’évite
de ressangler de suite ou de monter en selle, au contraire, je prends mon temps
pour marcher dans le manège en parlant à ma monture du jour, à varier un peu l’allure
(tout en restant au pas), j’essaie de slalomer un peu, de faire des figures au
sol, et ce pendant quelques minutes. Et honnêtement, ça fait une différence.
Ressangler est souvent beaucoup mieux accepter (une fois, un
des chevaux avait même réussi à attraper ma manche, heureusement pas la peau),
le montoir se passe aussi plus tranquillement, je trouve vraiment que les
chevaux sont plus à mon écoute.
Et ça s’est encore révélé profitable avec Nina :
immobile au montoir, puis le temps que je règle les étriers. Puis là, départ au
pas d’une simple pression des mollets, non, vraiment, tout a bien commencé.
J’ai commencé ma détente par un travail de respiration au
pas, afin de mieux me relaxer, me sentir mieux sur la selle et essayer d’avoir
une meilleure assiette, un meilleur liant avec Nina. Pour ça, j’ai tenté d’appliquer
les conseils de Sally Swift, dans son livre L’équitation Centrée, elle explique l’importance de bien
respirer, cela permet de se détendre et également de détendre notre monture. En
effet, quand on bloque sa respiration, on se met en tension, ce qui alerte le
cheval qui se dit « tiens, il doit y avoir des monstres cachés dans le
coin !! » et lui aussi se met dans en tension, ce qui va stresser
encore plus son cavalier, et ainsi de suite dans un infernal cercle vicieux de
stress.
Je pense que faire cet exercice a également été bénéfique,
je me sentais détendue, dans un état à milles lieux de celui dans lequel j’étais
il y a quelques mois quand je l’avais montée. Et je pense que Nina aussi s’est
détendue. La suite de la détente s’est très bien passée, nous avons fait
beaucoup de trot, j’ai demandé beaucoup de transitions : trot-pas-arrêt ;
trot-arrêt ; pas-trot ; elle m’écoutait vraiment. Puis nous avons
fini la détente au galop et là… c'était le jour et la nuit par rapport à la dernière fois, une Nina méconnaissable, au lieu de charger
comme une furie, elle a galopé tranquillement, je me sentais dans un fauteuil
et ça s’est ressenti dans mon assiette car j’ai bien vu que j’accompagnais
parfaitement le mouvement du galop avec mon bassin et mes bras donc pas de tape
cul, c’était fluide… j’ai trouvé ça impressionnant, comme si j’avais franchi
une étape.
Bon, après un bon moment au galop, elle est retombée dans le
trot et je n’ai pas réussi à la remettre au galop. Comme quoi rien n’est
acquis.
Après la détente a commencé le vrai travail du jour, dont le
thème a été : gestion de la direction et de l’allure. Il fallait arriver
sur la piste, tout d’abord au trot, et garder un trot de travail régulier (donc
ne pas allonger ou raccourcir les foulées), puis réaliser un grand cercle en
conservant l’allure, puis repartir, toujours au trot, jusqu’au bout de la
piste. L’exercice a été assez facile au trot. Nous sommes ensuite passé au
galop et le miracle a recommencé, Nina est restée tranquille au galop, elle avait
tendance à légèrement accélérer durant les
cercles mais j’ai veillé à garder les épaules un peu reculées pour éviter qu’elle
ne prenne trop de vitesse, tout en levant un peu la main extérieure pour
contrôler davantage son allure.
Je suis sortie bluffée de cette séance, et je ne suis pas la
seule, mes camarades cavaliers savaient combien j’appréhendais de remonter Nina
et là, tous s’accordaient à dire justement qu’ils m’avaient trouvé très bien
avec Nina et que même Nina avait été super, à l’écoute. Je pense sincèrement
que j’ai réussi à passer mon appréhension de la monter et que ça s’est ressenti
dans ma manière d’être avec elle, et je pense maintenant que je la monterais
avec plaisir.
C’est quand on a des séances comme ça qu’on peut se dire :
c’était que du bonheur !
Semaine prochaine, au programme : cours particulier
mardi (normalement obstacle), puis obstacle samedi. Mardi, je vais en profiter
pour m’inscrire à une DP adulte, c'est-à-dire que durant les prochaines
vacances, je pourrais monter trois soirs par semaine de manière autonome.
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